« Cheveu » est une expérience théâtrale en 3 temps destinée aux classes de 5e et 6e primaire.
Tout commence par une intrusion en classe. Vinciane, coiffeuse nomade, a pris place entre les bancs, elle s’est installée comme « chez elle », a bougé les cartables, croqué dans la collation de l’enseignant.e, enlevé ses chaussures. Vinciane est une errante, une conteuse, une troqueuse, une curieuse. Elle débarque inopinément pour bousculer le quotidien des élèves. Après cette rencontre, pour s’excuser du dérangement, elle emmène les élèves dans un autre espace et leur raconte sa version de « Boucle d’Or et les trois ours » : une forme musicale, théâtrale, sauvage et envolée.
Après ces deux temps, mise en situation et conte, les élèves sont invités à revenir en classe pour mettre en discussion ces deux expériences et aborder ensemble des notions telles que le rapport à l’autre, l’hospitalité, l’empathie par le biais de la philosophie.
De et avec Yannick Duret Emilie Plazolles
Création sonore Aurélie Muller
Compagnonnage philosophique Gilles Abel
Scénographie et costumes Florence Monfort
Coproduction et accueil en résidence de Mars – Mons arts de la scène
Coproduction et projet longue durée avec une classe de primaire d’une école de Bruxelles autour du projet à Pierre de Lune
Coproduction avec la Maison de la culture de Tournai
Avec le soutien du Festival Turbulence, du Centre Culturel Jacques Franck, du Théâtre de la Montagne Magique et du BRASS – Centre Culturel de Forest. CHEVEU a obtenu le soutien de la C.A.P.T.
Cheveu est né d’un constat qui, si délicat soit-il, nous semble essentiel à décortiquer, précisément en raison de sa délicatesse : malgré toute l’ouverture d’esprit dont nous tentons de faire preuve, malgré notre adhésion indéfectible aux luttes contre le racisme, l’homophobie et toutes les formes de discriminations, l’Autre, quel qu’il soit, ne nous est pas toujours facile à accueillir.
En allant jouer dans les écoles, nous n’avons pas la volonté d’apporter des réponses mais bien celle de laisser émerger des questions et de les offrir au débat. L’hospitalité et l’acceptation des différences en génèrent de nombreuses : elles méritent un espace où elles puissent être discutées, étoffées, voire réfutées.
Cheveu s’inscrit dans la continuité de notre spectacle précédent : La Question du Devoir (Théâtre de Zygomars). Nous voulons faire du théâtre au plus près des élèves, les « déranger » dans leurs habitudes, leur permettre de se décaler et d’envisager autrement certaines questions, articuler théâtre et philosophie, ouvrir un espace de réflexion et de discussion.
Afin de pouvoir donner corps à toutes les questions qui nous habitent – et à d’autres très probablement – nous utilisons deux « outils » : le théâtre invisible pour la mise en situation et le conte pour la distance fictionnelle. De la confrontation de ces deux axes naît le questionnement philosophique, essence de cette création.
Temps 1 : Mise en situation : l’intrusion de Vinciane (10 min)
Les élèves ne sont au courant de rien, seuls les enseignant•es sont dans
la confidence. Après la récréation, les enfants reviennent en classe. En ouvrant la porte, ils découvrent que quelqu’un a pris possession de l’espace. Vinciane, coiffeuse nomade, a fait « comme chez elle » : elle a déplacé les tables, improvisé un espace « salon de coiffure », des touffes de cheveux jonchent le sol… L’univers des élèves, et donc leurs habitudes, sont totalement dérangés.
Avec cette intrusion, nous les mettons dans la même situation que les Ours du conte au retour de leur promenade. En rentrant « chez-eux », ils découvrent quelqu’un qui n’est pas sensé y être. Quelle attitude adoptée ?
Temps 2 : Le conte Boucle d’Or revisité : Orson et Oria (50 min)
Après ce moment de théâtre invisible, Vinciane, pour s’excuser du dérangement causé par l’intrusion, amènent les élèves dans un autre espace (salle de sport ou réfectoire) pour leur raconter une histoire, celle de Boucle d’Or et des trois ours. Les enfants ne le savent pas non plus, ils découvrent au fil de l’histoire que c’est celle, revisitée, du conte traditionnel. Nous avons choisi de laisser l’histoire en suspens en improvisant différentes suites possibles. Les élèves sont invités à retourner en classe en imaginant d’autres fins.
Temps 3 : Discussion philosophique
La discussion philosophique démarre avec ces propositions de fin. Par le truchement de la fiction et forts de l’expérience qu’ils ont d’abord vécus en découvrant Vinciane, les enfants sont amenés à formuler des questions autour de thématiques telles que l’intrusion, le dérangement, l’hospitalité, l’altérité. Comment vit-on une intrusion? Le dérangement est-il quelque chose de négatif ? Pourquoi voit-on d’abord chez l’autre ce qui le distingue de nous plutôt que ce en quoi il nous ressemble ? Comment faire une place ?
MARS
21 ➔ 25
75′
4 € (groupe)
5è et 6è primaire
10 ans et +
Dans la Relation, la différence devient sans absolu de référence: à la fois permanente, changeante et dynamique. Ainsi, elle rejoint dans notre imaginaire l’énergie du vivant.
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