Il est temps de passer la deuxième

4 jours pour revivre la Musique !

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Débordant d’une énergie contagieuse et rayonnant par leur liberté sur scène et au quotidien, on a rencontré Alice Ably (chant), Sophie Chiaramonte (basse, chant), Thibaut Lambrechts (guitare, synthé) et Théo Lanau (batterie), le quatuor qui forme SOROR, en résidence à l’Eden.

SOROR, c’est la belle histoire. Celle d’une succession de rencontres, d’amitiés, de chemins parcourus. Deux âmes-sœurs artistiques, Sophie et Alice, qui se croisent et ne se lâchent plus. Au fil de leurs échanges et de batteurs qui s’égarent outre-Manche, elles finissent par croiser la route de Thibaut. Il renforce le lien. Tout récemment, Théo complète la formation. Lui, s’impatiente de pouvoir partager la scène avec elleux. SOROR, c’est un projet mélangé et délicieusement inconstant.

Loin de l’idée de se caractériser comme un groupe « fusion », SOROR se définit plutôt comme organique. Vivant ! Avec un facteur très humain. Ce mix des influences musicales de chacun.e contribue d’ailleurs à sortir des codes de genres. On passe du Trip-Hop au Jazz, en passant par le Rock.

Les 4 jours passés à l’Eden, accompagné.e.s par Julie, leur ingé’ son, leur ont permis de prendre la mesure de nouvelles textures sonores, de développer les identités de chaque titre, d’équilibrer le tout  et finalement de proposer une morceau qui coïncide un peu plus avec leurs univers musicaux différents et pourtant complémentaires. Un temps précieux qui s’inscrit parfaitement dans les missions du Centre culturel de soutien à la création !

« On rêve de collaborer avec Steve Albini ! »

L’objectif de la résidence, c’était aussi se remettre dedans. « 4 jours pour revivre la musique ! Dans le contexte actuel, on n’imaginait pas rejouer ensemble sur scène de sitôt ! Il y a une dimension tellement plus prenante ! Tu te sens vibrer ! C’est jouissif » nous confie Sophie.

Et ça se ressent dans leur nouveau morceau, New Born que le groupe souhaite bientôt enregistrer en studio. « Il y a tous les ingrédients qu’on a envie d’y mettre. On a envie que nos prochains titres prennent cette direction » ajoute Alice. De quoi séduire Steve Albini, avec qui le groupe rêve secrètement de collaborer.

Installé dans les gradins, SOROR forme un groupe soudé, fraternel. Sororal carrément ! Logique. Et c’est probablement là leur meilleure force. Alice et Sophie continuent : «  On est solides ! On se dit les choses, on se voit, on vit beaucoup ensemble. »

Soror, résidence, musique, Eden Centre culturel de Charleroi, © Olivier Donnet

Mais quelle serait leur plus belle fragilité alors ? « Notre côté un peu ingénu, décomplexé, pas prise de tête. Une fragilité assumée. On ne se revendique pas pro-quelque chose. On laisse s’exprimer un côté qui n’est pas forcément professionnel. On préfère rester authentiques. Parfois, il y a de la dissonance, mais on n’a pas forcément envie de la gommer. »

On ne peut que confirmer : de cette force de cohésion se dégage une authenticité, une spontanéité avec laquelle les morceaux semblent être créés et interprétés.

Un girls band ? Erreur !

Récemment, l’Eden a rejoint la plate-forme Scivias. L’objectif est d’atteindre une parité tant au niveau de la programmation musicale, des intervenant.e.s, que du personnel. La scène musicale belge semble évoluer mais on voulait avoir l’avis de SOROR, un groupe que certains ont maladroitement qualifié de Girls Band.

« On a l’impression, depuis 2-3 ans, qu’il y a de plus en plus de groupes avec des filles. »  Alice et Sophie poursuivent : « au départ, on nous demandait si on faisait exprès d’être un groupe de filles ?! Et quand on a dû trouver un nouveau batteur, certaines personnes nous disaient qu’il fallait absolument prendre une meuf ! »
Elles ont parfois été confrontées à des réflexions étranges, voire déplacées. Certains les programmaient parce que c’est un groupe prioritairement féminin. Pour être tendance. Mais la tendance est ce qu’elle est : gluante et parfois trompeuse.
Par contre, du côté du secteur technique, c’est plutôt le contraire : « On venait avec des remarques qu’on trouvait pertinentes mais on n’a pas été entendues. Comme si on n’y connaissait pas… »
Heureusement, le groupe peut compter sur la force de frappe et de caractère d’Alice.

Le premier confinement n’aura pas eu raison de la motivation du groupe. On aurait d’ailleurs dû les retrouver lors de la dernière R.E.V. Party. En attendant de les revoir dans une salle de concert, on vous invite d’ores et déjà à foncer écouter la voix envoûtante d’Alice, les lignes de basse de Sophie et les riffs de Thibaut dans un EP, enregistré chez notre illustre Koen Gisen (Théo n’était pas encore là mais d’après ce qu’on a pu voir, il envoie du lourd) ! SOROR n’a qu’une seule envie, continuer de créer ! De composer ! De faire des clips !

« Le monde est à l’arrêt ! »

Soror, résidence, musique, Eden Centre culturel de Charleroi, © Olivier DonnetAlors que le groupe s’apprête à enregistrer un nouvel épisode de Dites33 ! (Surprise !!!). Les deux garçons nous avouent qu’ils n’ont jamais eu l’occasion d’aller découvrir le Rockerill, ce temple de la musique alternative. La tradition veut que ça se finisse chez Robert la Frite. #TMTC

Pour terminer, Alice, Sophie, Thibaut et Théo vous invitent à prendre du temps, de se faire plaisir, de s’arrêter. Et surtout « ne pas culpabiliser de ne rien faire ! On a le droit là ! Le monde est à l’arrêt ! ». Mais ça, vous le ferez après avoir été les écouter sur Spotify, n’est-ce pas ?

Avant de reprendre la route pour Bruxelles, le groupe a une question capitale qui passera au second rang le débat français de la Chocolatine VS Pain au Chocolat.

Dit-on

COUGNOU ou COUGNOLE ?

Photos @ Olivier Donnet

Pour suivre les actus du groupe :

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