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Charleroi en débat

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Ce mercredi 26 septembre, dès 19 heures, l’Eden accueillera Xavier Desgain (Ecolo), Cyprien Devilers (MR), Jean-Noël Gillard (DéFi), Eric Goffart (C+), Paul Magnette (PS) et Sofie Merckx (PTB) pour débattre du Charleroi de demain, sur base des priorités mises en évidence par la Charleroi Academy. Un événement à ne pas manquer, à quelques jours du scrutin communal !

À l’origine, la Charleroi Academy

Derrière la Charleroi Academy, cette université populaire qui s’est tenue à l’Eden de 2015 à 2018 ? Un groupe de travail réunissant Charleroi Bouwmeester, l’Eden | Centre Culturel Régional de Charleroi, la Brussels Academy, l’ULB, l’UCL et l’Université Ouverte, avec le soutien de la Ville de Charleroi. Le but de ce cycle était de construire, avec les intéressés et la société civile, un espace pour débattre du projet de ville de Charleroi. À cet effet, la programmation a mobilisé les connaissances académiques d’universitaires et les a confrontées aux expériences d’autres villes ainsi qu’au travail sur le terrain.

Une vision à mettre en œuvre

Ces trois années de débats citoyens, d’échanges, de savoirs partagés, ont débouché sur les grands défis à relever pour co-construire le Charleroi de demain et les axes à emprunter pour y parvenir. Il s’agit moins d’une série de mesures que d’une compréhension des dynamiques urbaines et des transitions nécessaires à l’amélioration de la situation. Un rapport détaillé a été envoyé aux diverses commissions et conseils afin de nourrir les questionnements et réflexions autour du projet de ville en vue du scrutin communal du 14 octobre. Ce mercredi 26 septembre, ses grandes lignes seront débattues à l’Eden par les têtes de listes de principaux partis démocratiques qui se présentent à ces élections.

Charleroi Academy ©Christophe VDC

Comme le souligne le sociologue et philosophe de la culture, Eric Corijn, qui a engrangé toute cette matière et animera le débat : « Cette synthèse des différentes sessions de la Charleroi Academy vise à augmenter la qualité du débat public, pour désigner les enjeux du bien commun au-delà des attitudes partisanes ou des intérêts privés. Ce savoir est en lui-même un bien commun et non, une marchandise. Il sert la démocratie et le débat qui en est le fondement. Nous espérons l’avoir alimenté et que d’autres cercles et milieux s’en inspireront ».

Faire ville ensemble : un projet pour Charleroi !

L’histoire de Charleroi est liée à celle de l’industrie lourde et des charbonnages. Cette économie-là a disparu. La ville passe donc par une crise économique et sociale profonde qui affecte toute la population. Beaucoup de travailleurs sont sans emploi, les jeunes ne restent pas, le chômage est trop important. Il faut donc travailler à reconstituer une population, croissante, plus jeune et active. Cela dépend prioritairement de la réussite de la transition post-industrielle. Des stratégies sont en place, il y a de nouvelles entreprises. Néanmoins, on peut se demander si une transition peut se réaliser uniquement dans l’économie de marché, dans l’attrait de nouveaux investissements, dans le marché de travail. Quid des nouvelles économies, de l’importance de la production locale, du non-marchand ?

Puisque la transition économique nécessaire fait partie de la transition écosystémique, celle-ci demande de porter une attention particulière aux échelles de proximité, pour y trouver des services écosystémiques qui rencontrent les défis climatiques, de biodiversité, de recyclage, de ressources naturelles. Une population redynamisée, une économie nouvelle et une transition durable ne peuvent se faire sans un plan transversal d’aménagement du territoire, d’affectation du sol et des ressources. Un Plan Métropolitain de Développement, qui intègrerait la ville, son pôle d’attractivité et le bassin de vie en différentes échelles, différentes polarités et différents programmes.

Charleroi Academy ©Aurélie Cla

Passer de la dépression à l’ambition

La ville n’est plus constituée que de son bâti, elle se construit sur ses espaces ouverts, sur des paysages métropolitains, sur un usage productif de son territoire. C’est dans ce cadre que les dynamiques et les tensions se produisent entre le centre et les périphéries, entre l’urbanité mixte et les zones industrielles, entre le centre-ville et les quartiers. C’est justement cette complexité qui nécessite une vision transversale, quelques principes directeurs, les chemins à prendre…

Un projet de transition a besoin d’un soutien des secteurs actifs de la population. Il faut donc activer la ville et sa population. À l’aide d’un nouvel imaginaire qui passe de la dépression à l’ambition et qui entraine non seulement le secteur culturel et éducatif, mais aussi une société civile et une citoyenneté nouvelle. Les pratiques du politique et de l’administration doivent également évoluer. Gouverner mieux, c’est mener une politique pour faciliter. Politiser et coproduire le débat sur les projets. Moderniser l’administration. Développer la participation et la coproduction citoyenne.

Autant d’axes qui seront développés et questionnés lors du grand débat politique du 26 septembre. De quoi alimenter les réflexions pré-électorales !