Qui fait le malin tombe dans le ravin

LO à la bouche

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Dans la pénombre de la salle du Vecteur, incontournable espace pluridisciplinaire carolo, Lo Bailly est assis face à ses claviers. Seul sur la scène, il se prépare à sa dernière journée de résidence.

Loïc, ou Lo, est un artiste tout en ambivalence. Des paroles profondes, parfois sombres, à l’image de ses morceaux Mort-Né ou NPQEAC, une voix qui se voudrait innocente mais pourtant bien ancrée dans son flow, une fluidité mélodique au piano, largement maitrisé, et des beats au pad qui ne laissent aucun corps indifférent.

À à peine 29 ans, cet artiste originaire de Bruxelles est entrain de bousculer le paysage musical en Fédération Wallonie-Bruxelles. Pour preuve, la rafle de 13 coups de cœur (Les Aralunaires, le Belvédère, Blue Bird Festival, le Bota, le BSF, Bucolique Festival, le Conseil de la Musique, l’Eden, les Francofolies de Spa, LaSemo, M.A.R.S., Studio des Variétés et le Vecteur) qu’il a chopés en 2021, au concours Du F. dans le texte, accompagnés du Premier Prix. Rien que ça.

En écoutant ses morceaux, on pense inévitablement à Fauve ou Glauque. Mais l’hybridation des genres dont Lo nous gratifie nous emmène vers autre chose. Et l’ambivalence de ses morceaux, entre doutes et certitudes, est forcément le témoin de ses jeunes années, quand sa famille lui faisait découvrir à la fois MC Solaar, Serge Gainbourg, IAM, Georges Brassens, Linkin Park, ou encore Manau… Avant de tomber sur The Doors et Pink Floyd, pour finalement se faire mindfucked par le groupe Alt-J.

C’est grâce à ces artistes que Lo, autodidacte, se mettra à produire ses propres accords, ses propres textes. Déconstruire, s’inspirer, créer. Et puis, laisser place à ses faiblesses, les accepter, en tirer le meilleur, en faire une force.

Photos © Tom De Ley (Vecteur)

C’est dans sa chambre que Lo travaille. Il y prend le temps de se remettre en question, d’écrire ou de jouer ce qui lui passe par la tête. C’est, d’une certaine façon, son jardin secret, son refuge. Et il en a eu besoin durant ces deux dernières années. Même si la situation l’a conforté dans l’idée d’être artiste, il a appris la patience et la sérénité. Conscient que chaque minute est précieuse, il a mis ce temps suspendu à profit de sa musique. Sa source d’histoire, de voyages, de bonheur…

Pour la première fois de sa jeune carrière, il a l’opportunité de profiter d’une résidence d’une semaine, avec hébergement, au Vecteur. Un lieu unique et précieux à Charleroi. Est-ce la rareté du lieu qui fait son intérêt ? Pour Lo, faire des résidences toutes les semaines, ce serait génial mais c’est aussi parce que c’est rare et unique qu’on peut vraiment en profiter. La rareté des moments, c’est aussi ça qui amène de l’inspiration, de la créativité. Ce serait évidemment cool qu’il y en ait plus mais c’est finalement bien comme ça.

Honoré de rejoindre Antoine Wielemans, le 11 mars à l’Eden, Loïc révèle que c’est sur scène qu’il peut réellement dévoiler sa vraie nature, qu’il peut lâcher prise. En exclusivité pour son concert au Centre Culturel, il livrera une version unique de Mort-Né, en piano-voix. On ne peut pas s’empêcher de vous partager un extrait. D’ici son concert à l’Eden, on vous invite à aller écouter ses derniers morceaux mais attention, vous risquez de devenir accro ! (Réservez vos places)

 

Lo Bailly – Mort Né (extrait)
Live enregistré au Vecteur, à Charleroi, le 25.02.22

 

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